Quelques mots sur la mâchoire 

La mâchoire est composée de trois os, deux os maxillaires gauche et droite en haut, et la mandibule en bas. L’articulation qui vous permet d’ouvrir et de fermer la bouche se trouve sur les côté et joints la mandibule aux os temporaux (grâce aux condyles), elle est appelée Articulation Temporo-Mandibulaire (ATM). Les deux ATM possèdent un disque articulaire (coussin permettant de limiter les frottements osseux) et ont la particularité d’être mobilisé simultanément quand la mandibule bouge. 

Remarque : la mobilisation de la mâchoire se crée grâce à des muscles très puissants intra et extra-buccaux, pouvant justifier que votre ostéopathe puisse insérer un ou plusieurs doigts à l’intérieur de votre bouche pour vérifier leur tonicité !

La douleur d’ATM est un mal assez fréquent qui toucherait entre 5 et 10% de la population avec une préférence chez les femmes âgées entre 20 et 40 ans. La mâchoire possède de nombreuses fonctions (mastication, déglutition, phonation, posture et respiration) pouvant être altérés ou douloureux et créer un handicap. Les troubles de l’ATM sont de ce fait la 2^e condition musculosquelettique résultant en douleur et handicap.

Quand on parle de douleur de la mâchoire, on parle le plus souvent de douleur à l’ATM. Nous parlerons donc principalement de l’ATM dans cet article, en mentionnant tout de même les autres douleurs de mâchoire.

Les symptômes du mal à la mâchoire

Selon son origine, votre douleur à la mâchoire peut s’installer progressivement dans la durée et se manifester par une gêne diffuse dans la mâchoire, ou au contraire, apparaitre de manière brutale avec une douleur intense.

La localisation de la douleur et de symptômes associés vont dépendre de sa cause. 

Voici les symptômes en lien avec les fonctions de la mâchoire :

• Douleur à la mâchoire
• Blocage ou difficulté à ouvrir ou fermer la bouche
• Sensation de mâchoire « décalée »
• Bruits articulaires (cliquetis, craquements, grincements)
• Difficulté à mâcher ou à avaler
• Raideur et sensibilité des muscles de la mâchoire
• Hypersensibilité dentaire
• Gonflement de la mâchoire/ visage/ gencives/ nœuds lymphatiques du cou

Voici les symptômes pouvant accompagner la douleur de mâchoire :

• Douleur/tension au niveau du cou et des épaules
• Maux de tête
• Douleur aux oreilles, acouphènes (sifflement, bourdonnement), diminution de l’audition
• Vertige et problème de vision

Il est important de noter que certaines personnes ne ressentent aucune douleur mais présentent tout de même un dysfonctionnement de la mâchoire (craquement non douloureux, limitation d’ouverture, etc). Si c’est votre cas, n’hésitez pas à consulter pour éviter de passer à la phase douloureuse !

Les causes de la douleur de mâchoire

Les causes de douleur à la mâchoire sont nombreuses, on peut les classer en deux catégories : les causes traumatiques et les causes non traumatiques.

Les causes traumatiques de la douleur à la mâchoire

Comme son nom l’indique, ces causes sont dues à un traumatisme comme une chute ou un choc sur la mâchoire. 

Nous parlons ici alors de fracture osseuse de la mandibule et d’entorse/luxation de l’ATM où la douleur est vive et d’apparition brutale suite au traumatisme.

Les causes non traumatiques des douleurs à la mâchoire

Elles sont d’apparition insidieuse et la douleur apparaît plutôt progressivement. 

• SADAM (Syndrome Algo-Dysfonctionnel de l’Appareil Manducateur) :

Le SADAM touche l’ATM, et peut entrainer en plus de douleurs à la mâchoire un son de cliquetis à l’ouverture de la bouche ou quand vous mâchez. Dans des cas graves il peut bloquer la mâchoire de position ouverte ou fermée. Ce syndrome peut lui même être causé par une malocclusion dentaire (lorsque les dents du haut et celles du bas ne s’emboitent pas bien), du stress, du bruxisme, une hyperlaxité (ligament trop lâche), une maladie rhumatismale ou plus rarement un traumatisme.

• Pathologies rhumatismales : elle regroupe un ensemble d’affections inflammatoires pouvant toucher l’articulation de la mâchoire (arthrose, ostéochondrite disséquante, chondromatose, spondylarthrite ankylosante)
• Infections : que ce soit au niveau de l’os (ostéomyélite), de la pulpe ou du nerf dentaire (abcès), une infection non traitée peut circuler dans les vaisseaux sanguins de la mâchoire et provoquer des douleurs, de la fièvre et le gonflement du visage.

• Bruxisme : C’est lorsque vous grincez des dents en dehors de la mastication et c’est l’une des des principales causes de douleur au niveau de la mâchoire. Il peut être du au stress mais beaucoup de personnes grincent des dents la nuit sans s’en rendre compte ! Vous pourrez également ressentir une tension/fatigue des muscles de la mastication à force de serrer des dents.

• Affections dentaires : bien que la plupart de troubles dentaires comme la gingivite ou la carie n’affectent pas directement la mâchoire, la douleur dans certains cas se faire ressentir dans la mâchoire. 
• Affection rare (parotidite, névralgie du trijumeau, maladie de Horton, tumeur, ostéonécrose maxillaire)
  
  
  

Facteurs de risques de contracter des douleurs à la mâchoire

Certains facteurs individuels peuvent augmenter vos chances d’avoir une douleur de mâchoire : 

• Age
• Sexe
• Stress et anxiété
• Bruxisme
• Malocclusion (perte de dents, mauvais alignement)
• Laxité généralisée
• Fumer
• Chanter la bouche grande ouverte
• Mâcher du chewing-gum

Quels sont les traitements pour soulager une douleur de mâchoire ?

Le traitement de la douleur dépendra de sa cause, cependant, la plupart des troubles affectant l’ATM sont temporaires (80% des personnes affectées se rétablissent en moins de 6 mois sans intervention) et seulement une minorité sera affectée de problèmes sérieux. Ceci peut être dû au fait que les articulations sont moins sollicitées chez une personne ayant de la difficulté à mastiquer.

Le fait que ce soit temporaire ne veut cependant pas dire qu’il ne faut pas s’en occuper, et l’approche thérapeutique doit avant tout être conservatrice et « réversible » (contrairement à une chirurgie par exemple).

La première étape est de diminuer les douleurs ressenties à la mâchoire, cela peut passer par : 

• L’utilisation de compresses froides ou chaudes et d’antidouleurs légers.
• De la médecine douce (ostéopathie, kinésithérapie ou acupuncture) visant à rétablir une bonne fonctionnalité de la mâchoire en travaillant sur des points clé au niveau du crâne et du cou.
• Une équilibration de la dentition par ajustement ou équilibrage occlusif (malgré le manque de preuve scientifique, le traitement occlusif a pu améliorer les douleurs de mâchoire dans certains cas).
• La pose d’une plaque occlusale ou gouttière occlusale pour éviter de serrer des dents
• La gouttière dentaire MachouRelax pour relaxer la mâchoire
• Des massages des muscles de la mâchoire et des tempes.

La seconde étape est de mettre la mâchoire au repos et d’éliminer toute source de surcharge à l’articulation pour diminuer les douleurs. Il est donc préférable d’éviter : 

• Les aliments durs, il est préférable de maintenir une diète plus molle pendant un certain temps.
• De mâcher de la gomme, les caramels, les friandises dures
• De ronger les ongles ou un crayon
• L’ouverture excessive de la bouche (bailler fortement, le chant) et pensez à couper la nourriture plus petite.
• De serrer ou grincer des dents : placez des pastilles de couleurs au travail et à la maison à des endroits stratégiques où vous passerez au moins 10 fois dans la journée. A chaque fois que vous croisez une pastille demandez-vous « est ce que je sers des dents ? », si ce n’est pas le cas, tant mieux, et si c’est le cas, desserrez la mâchoire et pratiquez le principe du « lèvres fermées, dents écartées, langue au palais ». Cette astuce permet de conscientiser le serrage des dents et de petit à petit s’en défaire.

Lorsque le stress est à l’origine du mal à la mâchoire, il est important de chercher la cause du stress, trouver une solution adéquate lorsque c’est possible, et de trouver un exutoire. L’exutoire est une activité qui pourra contre balancer les effets du stress, cela peut être de la méditation, de la relaxation, du sport, cuisiner, promener votre chien, faire des puzzles, des jeux videos … qu’importe tant que ce temps vous est consacré !

Remarque : ces conseils sont autant curatifs que préventif, et le succès du traitement conservateur dépend de la sévérité des symptômes et de votre assiduité à suivre correctement ces conseils hygiéno-diététiques.

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Qui consulter pour une douleur à la mâchoire ?

Si les symptômes persistent malgré le traitement conservateur et les conseils hygiéno-diététiques, il est alors important de consulter un dentiste pour éviter que la cause de la douleur s’aggrave et devienne difficile à traiter. Il est particulièrement recommandé de consulter lorsque les troubles de l’ATM : 

• Sont accompagnés de douleur insupportables et persistantes
• Ont un déplacement interne, des signes d’inflammation ou de lésions
• Présentent une une mobilité réduite ou excessive de l’ouverture de mâchoire
• Provoquent une déviation ou des anomalies progressives du développement de la mâchoire. 

Le dentiste est le spécialiste le plus à même de diagnostiquer la cause de vos douleurs et de vous conseiller pour le traitement à suivre. S’il juge que le traitement conservateur n’est pas suffisant il pourra alors vous proposer des traitements « irréversibles ». Parmi ces traitements, on trouve : 

• L’ajustement de l’implantation en meulant les dents
• Traitement orthodontique (pour réaligner les dents par exemple)
• Des travaux dentaires importants
• Attelle de repositionnement de la mandibule 
• Interventions chirurgicales (pour remplacer l’ensemble de l’ATM par exemple)

Il faut noter que ces interventions peuvent aggraver vos symptômes, prenez votre temps et plusieurs avis de spécialistes avant de vous lancer dans un traitement « irréversible » !

Douleur à la mâchoire et ostéopathie

L’ostéopathie aura deux rôles essentielles dans votre prise en charge !

D’abord, votre ostéopathe aura pour rôle d’identifier la cause de vos douleurs à la mâchoire grâce à des questions et des tests. En fonction de la cause retrouvée, votre ostéopathe pourra vous accompagner dans la prise en charge de ce trouble, et plus particulièrement si les causes sont :  le SADAM, une pathologie rhumatismale, le bruxisme ou le stress. Son rôle thérapeutique sera beaucoup plus annexe si la cause est traumatique, infectieuse ou tumorale et votre prise en charge passera surtout par une prise en charge médicale.

Ensuite, selon la cause, votre ostéopathe pourra vous proposer un traitement exclusivement manuel ayant pour but de redonner de la mobilité aux zones de votre corps qui favorise cette cause. Ces zones vous sont propres, c’est pour cela que le traitement sera adapté à vos besoins à vous et rien qu’à vous ! Votre ostéopathe pourra tant bien redonner de la mobilité aux structures du système musculo-squelettique (mâchoire, cou, dos, thorax, …), système viscéral (bouche, œsophage, …), système fascial qu’au système crânio-sacré (pour le système nerveux). 

N’hésitez pas à poser des questions à votre ostéopathe, il saura vous guider et vous conseiller !